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Gestion

Des émotions « négatives », vraiment ?

| Mis à jour le 2 décembre 2024

Submergé.e par les émotions ?

Pas de panique ! Bien qu’elles soient encore tabou en milieu de travail, nous aurions tout avantage à apprendre à identifier leur présence et à les écouter pour mieux agir. En effet, les émotions sont des messagères qui nous renseignent à propos des gestes à poser. À chaque émotion sa solution !

Pour en savoir plus, écoutez la vidéo « Des émotions « négatives », vraiment? » (durée 3 :34 minutes)

Écoutons ces messagères utiles

Une émotion, c’est simplement une réaction dans notre corps pour nous avertir qu’il y a un besoin dont il faut s’occuper. En soi, il n’y a donc pas d’émotions « négatives » ou « positives » mais plutôt un signal « agréable » ou « désagréable », selon que nos besoins et nos valeurs soient comblés ou non. L’émotion est un phénomène passager qui dure quelques minutes ou quelques heures, tout au plus.

Dans le meilleur des mondes, lorsque l’émotion a livré son message, elle se dissipe. Par exemple, après avoir ressenti la peur aiguë d’être heurté par une voiture qui nous klaxonne, on se retrouve sur le trottoir en soupirant et en riant de soulagement. C’est grâce à notre capacité d’intéroception – la capacité à ressentir les signaux internes de notre corps – que nous ressentons les émotions. Lorsqu’on bloque un ressenti désagréable ou encore, que l’on décide de ne pas l’écouter, l’émotion revient en se manifestant de façon plus intense, jusqu’à ce qu’on écoute et comprenne le message qu’elle est venu livrer. C’est ainsi qu’une frustration persistante peu exploser soudainement en une rage au volent ou que le stress devenu chronique peut nous conduire à expérimenter une spectaculaire crise de panique ou d’anxiété.

D’un signal passager à des ruminations persistantes

Il nous arrive à tous d’avoir des sentiments qui perdurent bien au-delà de quelques heures. Cette colère que l’on ressent suite à une réunion qui s’est mal déroulée par exemple. Si nos valeurs ont été heurtées et que l’on ne fait rien, notre cerveau va s’emparer du sujet et continuer à nourrir et à amplifier les scénarios. Et puisque le cerveau ne fait pas la différence entre un fait réel et une pensée, il va continuer à alimenter la réponse de stress en sécrétant un cocktail chimique qui produira à la longue de l’inflammation, un état dépressif, des maladies chroniques et préparer le terrain à l’installation de la démence.

Ressentir, comprendre, agir

Reconnaît l’émotion et le besoin qui la provoque, ce n’est pas toujours facile. Par exemple, il nous arrive de pleurer… de colère! Or la tristesse et la colère sont provoquées par des besoins différents et ont donc besoin de stratégies différentes pour être apaisées.

La colère est généralement ressentie lorsque nos valeurs ou des principes importants pour nous ne sont pas respectés. C’est une émotion qui stimule généralement l’énergie qui nous permet de trouver le courage d’exprimer nos besoins de façon constructive afin d’influencer le cours des choses. De son côté, la tristesse est suscitée par la perte, le deuil. Habituellement, lorsque nous sommes tristes, nous sentons que nous avons moins d’énergie. Nous avons besoin de repos, de réconfort, d’introspection. Identifier correctement l’émotion présente nous permet donc d’avoir accès au besoin qui la suscite et de déterminer les gestes à poser de façon plus stratégique.

Le défi, c’est donc d’être à l’écoute de ce qui se passe dans notre corps - en aiguisant notre intéroception - pour détecter la présence de l’émotion, comprendre le message qu’elle apporte et agir en conséquence – de façon constructive - pour lui permettre de se dissiper naturellement. Apprendre à mieux se connaître, notamment en identifiant nos valeurs, permet de mieux comprendre nos réactions. Augmenter la conscience de nos biais, de nos perceptions est aussi une façon d’être plus sensible à ce qui se passe pour les autres. Au travail, les dossiers d’équité, de diversité et d’inclusion sont des terrains qui demandent de meilleures connaissance et gestion de soi pour être en mesure de s’ouvrir à ceux qui nous entourent. En d’autres mots, développer son intelligence émotionnelle, c’est une composante du leadership que tout le monde gagne à développer.

Référence

  • le tableau des émotions et des besoins préparé par le groupe Consciencia est un outil pratique pour trouver les bons mots pour mieux comprendre et exprimer ce que l’on ressent

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