Le questionnement puissant, c’est un outil de coach qui peut être utile pour tous, que l’on soit gestionnaire, entrepreneur, parent, etc. Le questionnement puissant permet d’en apprendre davantage - pour comprendre au lieu de faire des suppositions - et de recadrer au besoin. En plus de muscler votre leadership, le fait de poser les bonnes questions contribue à responsabiliser vos interlocuteurs et vous aide à déléguer des tâches au lieu d’accumuler les dossiers sur votre bureau. Et si vous utilisez cette approche avec votre patron, cela pourrait aussi accélérer les choses : vous permettre d’obtenir les réponses que vous attendez et peut-être vous éviter du travail qui n’est pas nécessaire.
Écoutez la vidéo « Questionner de façon puissante comme un coach » (durée : 3:47 minutes)
Des pièges à éviter
Notre façon habituelle de poser des questions repose principalement sur trois axes qui ne sont pas nécessairement les meilleurs :
- Les questions « fermées », qui se répondent par oui ou non
Par exemple : « As-tu essayé de faire…. ? ». Ces questions sont en fait des solutions déguisées et peuvent parfois donner l’impression de contenir un certain jugement. La personne ne se sent pas à la hauteur, a l’impression que son interlocuteur est beaucoup plus expérimenté et reviendra demander des conseils à la moindre difficulté. Pas l’idéal pour développer l’initiative, l’autonomie et la responsabilisation de ses équipiers ou de son ado. Les questions débutant par « Est-ce que… ? » et dont on connait la réponse, donnent l’impression à notre interlocuteur qu’on lui fait pas passer un examen. En les remplaçant judicieusement par des questions débutant par « Qu’est-ce que…. ? », on observe toute une différence. Par exemple : « Qu’est-ce que t’as essayé jusqu’à présent ? Qu’est-ce qui fait que ça fonctionne ou que ça ne fonctionne pas selon toi ? Qu’est-ce que tu as besoin pour y arriver d’après toi ? ». - Les questions qui débutent par « Pourquoi ? »
Inconsciemment, ces questions amènent l’interlocuteur sur la défensive et le portent à se justifier, comme quand on était petit. Des questions empreintes de curiosité comme : « Qu’est-ce qui fait que tu t’y es pris de cette façon-là, explique-moi », amène la conversation sur un registre de collaboration « adulte-adulte ». Elles indiquent à notre interlocuteur que nous sommes intéressés à comprendre son raisonnement. - Les questions qui débutent par « Comment ? »
Lorsque la personne est en difficulté, lui demander : « Comment tu vas faire ? » peut faire augmenter son anxiété et lui faire ressentir l’impression d’être en échec, de ne pas être à la hauteur. Elle se dira : « Si je le savais, je ne te demanderais pas ton aide ! ». Des formulations comme : « De quelle façon tu envisages les choses ? » ou « De quoi aurais-tu besoin pour y arriver ? » permettent d’accompagner la personne et de soutenir sa réflexion stratégique. Il s’agit d’une posture de partenariat qui invite la personne à voir les choses dans un angle différent et à s’écouter réfléchir à voir haute. C’est une façon de favoriser l’émergence de solutions auxquelles elle n’avait pas pensé avant de venir nous voir.
La recette pour de « bonnes questions »
Les questions puissantes sont ouvertes, simples, claires et directes. Par exemple :
- Quelle est la situation dont tu veux me parler dans les grandes lignes ?
- Qu’est-ce qui fait que c’est important pour toi de régler ça aujourd’hui ?
- Qu’est-ce qui va t’indiquer à la fin de notre conversation que tu as atteints ton objectif ?
- Quand tu dis « confiance », qu’est-ce que ça veut dire pour toi ?
- Quand tu parles de « leadership », peux-tu me donner un exemple concret ?
- En quoi c’est un problème pour toi ?
- Quelles vont être les conséquences à court, moyen, long terme si on ne résout pas ce problème-là maintenant ?
- Qu’est-ce que ça te fait vivre ?
- Qu’est-ce que tu souhaites à la place ?
- Qu’as-tu essayé jusqu’à présent ?
- Qu’est-ce que tu proposes ?
- Qui pourrait te soutenir ? Qui sont tes alliés ?
- De quelle façon je peux te soutenir ?
- Etc.
L’approche leader-coach est une posture qui favorise le partenariat, l’autonomie et la responsabilisation. Ça se pratique au quotidien, une situation à la fois.
Références
- Fédération Internationale de Coaching (ICF)
- Formation Agir en Leader-Coach