Approche
La supervision est une démarche qui répond au besoin de résoudre les problèmes complexes qui surgissent tous les jours dans notre monde ambiguë et constamment en changement. Pour les leaders qui accompagnent d’autres leaders, la supervision est un espace qui autorise la vulnérabilité et permet de développer une pratique réflexive et la sensibilité éthique nécessaire à la prise de décision dans le meilleur intérêt de tous, tout en nourrissant son propre bien-être.
La supervision ne peut se substituer à de la psychothérapie. Dans le cas où une personne intéressée par la supervision présenterait de la souffrance ou de la détresse, une consultation auprès d’un professionnel de la santé dûment formé et autorisé à pratiquer la psychothérapie est l’avenue recommandée.
Différence entre le coaching, le mentorat et la supervision
Pour plusieurs personnes, le terme « supervision » évoque une prise en charge désagréable dans laquelle on risque d’être évalué, critiqué, pris en faute : il n’en est rien.
à l’intention des gestionnaires, des entrepreneurs, des professionnels, etc., il s’agit d’un accompagnement qui vise à atteindre un objectif ambitieux ou à résoudre rapidement un problème. Dans une démarche de partenariat, un plan de coaching est élaboré conjointement par le client et le coach afin d’établir des objectifs et échéanciers précis et mesurables et soutenir la motivation du client.
à l’intention des coachs, il s’agit d’une démarche qui s’inscrit dans le processus de formation initiale et qui est principalement orientée vers la compréhension et le développement des 8 compétences essentielles du coach. À noter que dix heures de coaching mentoral sont requises pour obtenir une certification ACC, PCC ou MCC de la Fédération Internationale de Coaching (ICF).
à l’intention des coachs (formation continue) et des exécutifs, il s’agit d’un espace de réflexion, d’apprentissage et de ressourcement centré sur la personne supervisée. Les conversations - sur un thème choisi par le client- lui permettent notamment de développer une Super-Vision qui l’amène à mieux comprendre les processus à l’œuvre dans une situation complexe qui peut impliquer un dilemme éthique qui freine la prise de décision ou des processus parallèles qui impactent les relations et la dynamiques d’un groupe.
Foire aux questions
Contrairement au coaching mentoral qui est obligatoire pour obtenir une certification de la Fédération internationale de coaching (ICF) de niveaux ACC, PCC ou MCC et pour renouveler la certification ACC tous les 3 ans, en ce moment la supervision n’est pas obligatoire mais fortement recommandée. La supervision est d’ailleurs reconnue pour le cumul des 40 heures de formation continue obligatoire nécessaires à tous les trois ans pour maintenir la certification de coaching. Avec l’essor de la culture de coaching en organisation, il est fort possible que la supervision devienne obligatoire dans les prochaines années.
Dans l’exercice de leurs fonctions, les coachs internes et externes peuvent se retrouver dans des situations nouvelles, imprévues qui suscitent du stress, des émotions, un conflit de valeurs et la nécessité de prendre une décision même si la situation n’est pas claire. Les exemples sont multiples, en voici quelques-uns :
- Dans une relation tripartite dans laquelle le plan de coaching porte sur le développement des compétences, le coach apprend à l’insu du client que le poste de ce dernier est menacé
- À la suite de la promotion d’un client, le coach se retrouve à coacher à la fois un client et son supérieur immédiat
- Le coach interne se retrouve en conflit de rôles avec ses différents mandats (ex : partenaire RH, consultant DO, etc.) ou détient de l’information inconnue du client coaché qui peuvent compromettre la relation de confiance et de sécurité
- Un client souhaite développer une relation de type amical ou amoureuse avec son coach
- Le coach détient des informations inconnues de l’organisation (ex : client coaché qui présente une dépendance à l’alcool ou d’autres substances, pouvant compromettre sa sécurité et celle de ses collègues)
- En cours de mandat tripartite, le client souhaite utiliser les heures de coaching à des fins différentes de celles convenues dans le plan de coaching (ex : réorientation de carrière au sein d’une autre organisation à l’insu de ses supérieurs)
- Un conflit se déclare entre différents clients du même coach
- Un client demande l’aide du coach pour se préparer à comparaitre au tribunal alors qu’il est fautif, ou encore pour travailler ses habiletés de communication et de persuasion alors qu’il se présente pour un parti politique dont les valeurs entrent en conflit avec celle du coach
- Après quelques rencontres, le client semble ne pas faire d’efforts et/ou de progrès dans sa démarche de coaching
- L’employeur souhaite utiliser les notes du coach dans un dossier présenté au tribunal administratif du travail
- Etc.
- La méconnaissance du processus, de ce qu'il implique, de sa valeur ajoutée
- La peur du jugement, la honte de ne pas savoir la réponse, la culpabilité de s'être trompé dans une situation donnée
- Ne pas savoir où trouver un superviseur compétent ni ce que cela implique
- La peur d'une atteinte à sa réputation, à sa crédibilité, la peur d'être perçu comme une personne incompétente
- Ne pas en ressentir le besoin (dans le cas d’une faible sensibilité éthique, par exemple)
- En pensant aux coûts reliés: impression d'une dépense plutôt que d'un investissement
- Le Syndrome de l'imposteur
- Une impression de « subordination », la peur d'être contrôlé, de perdre sa liberté de décisions et d'actions
Les personnes qui occupent des fonctions exécutives doivent naviguer dans un environnement complexe et changeant. Le leadership, les habiletés politiques, la stratégie sont au cœur de leurs activités. Les enjeux éthiques peuvent freiner la prise de décision. Les expériences personnelles et les dynamiques de groupe complexes peuvent entraîner des processus parallèles qui peuvent avoir des conséquences majeures sur les organisations. Dans ce contexte, la supervision est une approche qui pourrait répondre davantage aux besoins qu’une démarche de coaching.
Bien que le métier de superviseur ne soit pas encadré par la loi, être diplômé d’une école de coaching reconnue, pratiquer le coaching depuis plusieurs années et réussir une formation additionnelle d’une année en supervision, reconnue par European Mentoring &Coaching Council (EMCC) – leaders mondiaux dans l’encadrement de la supervision- sont des conditions fortement recommandées pour les coachs qui souhaitent accompagner des collègues en supervision. La formation en supervision comprend notamment la lecture de plusieurs livres, des cours en salle, des ateliers pratiques, le travail sur soi, la supervision de plusieurs clients en étant soi-même supervisé par une personne qualifiée durant cette période, la réussite de travaux favorisant une pratique réflexive et d’examens. À noter que l’ICF international a publié en octobre 2024 un référentiel des compétences du superviseur et que la réflexion à propos de l’encadrement de cette pratique se poursuit.
La supervision s’inspire de principes reconnus par la science: andragogie, neurosciences, etc. En plus de s’appuyer sur des documents formels soutenant la réflexion éthique (ex : code de déontologie) et de se reposer sur les 8 compétences essentielles du coach (ICF), le superviseur peut utiliser des approches et outils variés en communication et en relation d’aide. Par exemple : modèle des Sept Regards, Clean Language, découverte des processus parallèles, silence, approche réflexive, utilisation de métaphores, questionnement puissant, intelligence émotionnelle, entretien motivationnel, approches dialogiques, mindfulness, conscience du corps, etc. Le superviseur est lui-même engagé dans un processus de supervision.
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Les formations « L’éthique au coeur du coaching » et « Apprivoiser le syndrome de l’imposteur » pourraient vous intéresser.
- MURDOCH Edna et Jackie ARNOLD (2013) Full Spectrum Supervision: Who you are, is how you supervise. Panoma Press
- SHOHET, Robin (2011) Supervision as transformation: a passion for learning
- Coaching Supervision Academy International (CSA)
- International Coaching Federation (ICF)
- European Mentoring &Coaching Council (EMCC)
- Association for Professional Executive Coaching and Supervision (APECS)